D'une hybridation l'autre.


     Des maisons sauvages est né l'idée de représenter l'hybridation de l'humain avec le monde animal, à l'exemple du bestiaire des contes et légendes. Mais je la voulais personnifiant la fusion entre notre monde et celui supposé des esprits de la nature. L'image du chamane s'est imposée à moi comme étant la forme la plus appropriée pour donner à voir une relation profonde de l'humain avec la nature; étant dépositaire d'une culture, le chamane synthétise, à travers sa fonction, l'union entre nature et culture.


     Son apparence anthropomorphique est parée de différents matériaux, textures qui font références à plusieurs familles du règne animal: mammifères, oiseaux, reptiles.


    La flore se trouve représenté sur les tissus satinés. L'ensemble s'inspire de la tenue des samouraïs qui associe l'apparente fragilité des tissus fleuries à l'agressivité martiale des armures. Mélange que j'ai toujours trouvé surprenant, et qui me permet, ici, de rendre perceptible le combat entre la vie et la mort dans une forme unifiée. La mort est, de manière évidente, présente au travers des crânes, des pattes.


    Une toile de fond participe à la mise en espace, sur laquelle apparaît le motif de la maison, sous forme de signe plus que de représentation, incluant ainsi les chamanes dans le processus créatif de la maison archétypale.


    Ce que je donne à voir c'est la métamorphose que j'imagine ressentie par le ou la chamane , au moment où les psychotropes lui permettent de franchir «les portes de la perception»* du monde sensible, et ainsi entrer en communion intime avec la nature.


*«Les portes de la perception» Aldous Huxley, 1954.


voir: Chamanes.